un petit mot me Michel Dru Président du SNPHAR

Publié le par du collectif

EDITO

 

Les médecins

hospitaliers ne

laisseront pas faire :

résistance !

Cette année, sans provoquer un quelconque émoi parmi les responsables, la France est passée du 1er au 10e rang européen pour la qualité de son offre de soins.

Le système actuel de tarification conduit les hôpitaux à une faillite programmée que même la Fédération hospitalière de France dénonce. La future réforme de Roselyne Bachelot oublie les exigences du service public pour viser une rentabilisation du système qui, non seulement est contraire au principe de l’indépendance médicale, seule garante du meilleur soin, mais de plus, ne mène pas à une amélioration

de la prise en charge hospitalière de la population française. Les plans de retour à l’équilibre reposent tous sur des suppressions de postes, médicaux et non médicaux, préjudiciables à terme pour la qualité des soins. Aucune proposition dans son projet de loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) ne permet

ni d’améliorer l’attractivité des carrières médicales hospitalières, ni d’endiguer la fuite des médecins de l’hôpital. La pénibilité du travail n’est toujours pas reconnue et la gouvernance, telle qu’elle s’exerce au quotidien, ne peut que renforcer l’éloignement des médecins de toute décision. Le dialogue social est interrompu ; toutes les portes du ministère de la Santé restent fermées depuis 6 mois.

À l’instar des autres corps (Éducation nationale ou Justice), le SNPHAR s’engage désormais dans de nouvelles actions. C’est parce qu’il faut résister qu’il va constituer, autour de lui, une large alliance de tous ceux qui sont concernés par l’hôpital et la santé. Face aux pouvoirs publics absents, le maintien du service public dans l’efficience et la qualité des soins doit être préservé de tout concept de rentabilité.

Le SNPHAR appelle l’ensemble des praticiens à réagir contre toute entrave ou tout préjudice à l’exercice de notre activité de soignant, à l’autonomie professionnelle et à notre équilibre personnel. Nous nous recentrerons sur le soin, coeur de notre métier, en refusant tout ce qui n’y a pas trait. La pénibilité de notre exercice n’est pas reconnue ? Qu’à cela ne tienne ! Refusons toutes les missions pénibles

(travail de nuit et travail au-delà de nos obligations de service) pour lesquelles nous ne répondrons qu’aux assignations. Des assemblées générales d’informations et d’échanges se tiendront dans chaque hôpital, afin de dépister toute atteinte aux missions de service public (restructurations infondées, pans d’activités

livrés au secteur libéral, sélection de patients, réorganisations hospitalières fondées sur la seule rentabilité…). Cette démarche de résistance est la réponse citoyenne à la politique actuelle de mépris des pouvoirs publics. Il est temps de poser les vrais problèmes. Le débat sur l’avenir du service public

hospitalier et de ses acteurs doit être public et non le privilège de quelques penseurs choisis pour leur conformité à l’idéologie du moment. Le SNPHAR n’a jamais faibli dans son combat pour la défense des médecins de l’hôpital, pour l’attractivité des carrières médicales et pour un service public moderne. Les modalités d’action vont devoir secouer tous les immobilismes. C’est à nous, médecins hospitaliers,

de définir et de mettre en oeuvre, avec les soignants, les administratifs et les usagers, les actes de résistance !

Michel DRU,

Président du SNPHAR

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